Troisième voyage, jour 68 : Tisserand silencieux

Le marché était animé aujourd'hui, un bourdonnement constant de voix se mêlant au bruissement des tissus et au tintement des bijoux. Le marché Bogyoke Aung San m'a donné l'impression d'un retour à l'architecture coloniale, avec son dédale d'étals, chacun racontant sa propre histoire. J'ai déambulé dans les allées bordées d'objets laqués, de textiles tissés à la main et de bijoux en argent, attirée par la diversité des couleurs et des textures. Les vendeurs m'ont accueillie chaleureusement avec leurs sourires chaleureux et leurs gestes patients.
Une femme âgée a retenu mon attention ; ses mains travaillaient avec dextérité sur un métier à tisser, tissant un châle aux couleurs vives. Je l'ai observée un moment, fascinée par le rythme de ses mouvements. Je n'ai pas pu résister à l'envie de faire un rapide croquis de ses mains, capturant la danse traditionnelle entre les fils. Nous avons échangé des sourires, et malgré la barrière de la langue, une compréhension commune se lisait dans nos regards.
J'ai quitté le marché avec un petit sac de souvenirs – un morceau de tissu teint à la main et un bracelet en argent – et le cœur rempli d'inspiration. Yangon est un endroit où le passé semble cohabiter avec le présent, et aujourd'hui, j'ai senti ce souffle m'atteindre.