Quatrième voyage, jour 1 : Le pont qui se déploie

La journée a commencé tranquillement, le vent du détroit de Magellan soufflant sur Punta Arenas. Commencer un voyage dans un endroit si proche du bout du monde est une sensation de lourdeur : on a l'impression de s'éloigner consciemment de ce qui nous est familier.
J'ai passé l'après-midi au musée Nao Victoria, et même si le navire sur lequel je me trouvais n'était qu'une réplique, je me suis sentie transportée dans l'esprit de ces premiers explorateurs. J'entendais presque le grincement des voiles, les cris lointains des oiseaux de mer et le rythme implacable des vagues. Il y avait quelque chose d'humiliant à imaginer le courage qu'il fallait pour naviguer vers l'inconnu, surtout sans promesse de retour.
L'air frais du dehors m'a empêché de m'attarder trop longtemps, mais pas avant de m'arrêter boire une boisson chaude dans un petit café sur la promenade. Je me suis assis à la fenêtre et j'ai regardé la mer agitée. Il y a quelque chose dans ces journées – fraîches, calmes, introspectives – qui fait vagabonder l'esprit.
Je me sens prêt pour tout ce que ce voyage m'apportera. Ce n'est que le début, mais il y a quelque chose de réconfortant à commencer petit, à assimiler les détails et à laisser le voyage se dérouler à son rythme.