Quatrième voyage Jour 114 : Le poids de l'air

Le Jardin des Papillons Spirogyra ressemblait à un monde caché au cœur de la ville, un refuge paisible où des ailes délicates frémissaient comme des coups de pinceau sur la verdure. Les sentiers étaient ombragés, baignés de lumière changeante, tandis que je longeais des plantes tropicales et de petites cascades. Je prenais mon temps, observant les papillons se poser sur des fleurs éclatantes, leurs ailes ornées de motifs complexes – certaines évoquant des vitraux, d'autres du parchemin délicat.
J'ai trouvé un banc près d'un groupe de broméliacées et j'ai commencé à dessiner, capturant le jeu d'ombre et de mouvement. Le contraste entre sa présence fugace et le calme du jardin m'a fait penser à ces instants qui ne durent qu'un clin d'œil, mais qui laissent une impression durable.
Deux écoliers passaient, chuchotant avec émerveillement en essayant d'attirer un papillon dans leurs mains. Leur enthousiasme m'a fait sourire, me rappelant ma propre fascination, enfant, pour les papillons voletant dans les jardins botaniques.
Avant de partir, j'ai fermé mon carnet de croquis et je me suis assis dans le silence, respirant l'odeur des feuilles humides. Le monde extérieur était toujours là – la circulation, les voix, le mouvement – mais ici, tout était plus doux, plus léger.
Demain, je déménagerai à nouveau. Mais pour l'instant, je laisse le silence s'installer.