Quatrième voyage Jour 116 : Entre lame et souffle

Aujourd'hui, j'ai passé quelques heures dans l'atelier d'Eudovic, observant les mains expertes des sculpteurs sur bois de Sainte-Lucie donner vie au bois brut. L'air embaumait la sciure et le vernis, chargés du poids de l'histoire et du savoir-faire. J'ai observé les artisans travailler le bois local, chaque coup de ciseau révélant des visages, des corps et des formes abstraites qui semblaient imprégnés de l'esprit de l'île.
L'un des sculpteurs, un homme d'âge mûr aux mains calleuses, m'a expliqué comment les contours du bois dictaient la forme finale, comment le grain susurrait des conseils à ceux qui savaient l'écouter. J'ai caressé la surface polie d'une pièce finie, ressentant la chaleur et le poids du matériau. Ce fut une leçon de patience, une leçon de capacité à voir le potentiel là où d'autres ne voyaient qu'un bloc de bois.
De retour dans ma chambre, j'ai esquissé des interprétations approximatives de ce que j'avais vu. L'idée de transformation, de quelque chose de silencieux à qui l'on donne une voix, m'est restée. L'interaction de la forme et de l'absence, de l'ombre et de la lumière, guidera ma prochaine œuvre.