Quatrième voyage Jour 92 : Les fantômes de la baie

Ce matin, la pluie fine tombait sans interruption tandis que je me dirigeais vers la galerie d'art Diego Rivera. Le ciel gris et tamisé semblait accentuer les éclats de couleurs sur les murs. À l'intérieur, je me suis retrouvée entourée d'un mélange d'œuvres contemporaines et d'art traditionnel chilien. Chaque coup de pinceau, chaque texture, évoquait des histoires à la fois intimes et profondes, liées aux paysages et à la culture de cette région.
Une exposition en particulier m'a particulièrement attirée : une série d'œuvres aux techniques mixtes représentant le littoral accidenté de Puerto Montt. La superposition des matériaux m'a rappelé mon propre style et a suscité un sentiment inattendu de parenté avec cet artiste inconnu. J'ai longuement esquissé les détails des œuvres, notant comment les textures imitaient le mouvement des vagues et la rudesse du rivage.
Ensuite, j'ai fait une petite promenade le long de la promenade, mon imperméable serré contre moi. La baie était enveloppée de brume, les îles lointaines presque fantomatiques. Ce fut une promenade fugace, mais le silence et le rythme des vagues m'ont marqué.
De retour dans ma chambre, j'ai feuilleté mes croquis, déjà plein d'idées pour demain. Puerto Montt, avec son climat changeant et son charme complexe, donne l'impression d'être un lieu où les histoires flottent dans l'air.