Cinquième voyage, jour 101 : Battement d'ailes sans ombre
« Wingbeat Without Shadow » — un coup de pinceau faisant écho au calme et à la lumière de la citadelle d'Amman.
Date : 17 août 2025
Lieu : Amman, Jordanie
À Amman, en Jordanie , l'air estival transporte le souffle sec du désert à travers les collines calcaires. Parmi les ruines de la Citadelle, la pierre et la lumière du soleil deviennent indissociables, conservant souvenirs et endurance dans le calme de la chaleur.
L'atmosphère de la Citadelle
L'air d'Amman était sec et granuleux, comme s'il était fait de poudre de pierre. Je marchais vers la Citadelle, ralentissant mon pas sur la colline, la ville s'étendant en couches beiges et blanches. Les ruines se dressaient silencieusement sur le ciel. Elles étaient constituées de colonnes brisées et de murs qui ne contenaient plus rien. La pierre avait été exposée à une telle intensité de soleil qu'elle semblait briller de l'intérieur.
Toucher la pierre
J'ai touché le bord d'un bloc érodé. La surface était chaude et irrégulière. La lumière était constante, faisant disparaître les ombres jusqu'en fin d'après-midi, lorsque les collines ont commencé à paraître moins lumineuses. De la crête, je voyais toute la ville. Les bâtiments dévalaient les pentes et les rues serpentaient comme des fils. J'entendais l'appel à la prière venir de différentes directions.
Échos du temps
Ce dont je me souviens le plus, c'est la sensation du temps suspendu. Des enfants jouaient près des ruines, leurs voix résonnant dans les espaces où se tenaient autrefois rois et soldats. Une touriste posait son téléphone en équilibre contre un mur effondré pour prendre une photo chronométrée. Un homme était assis seul, les yeux fermés, comme à l'écoute d'une voix plus profonde que le son.
Un changement soudain dans l'air
Je me sentais à la fois présent et décalé – mon corps ressentait encore le poids de l'air humide de Salalah et j'avais besoin de respirer de l'eau à chaque inspiration. Le changement était presque trop soudain, mais il éclairait les choses. Ici, les détails sont clairs : la pierre, la poussière, un figuier au bord d'un mur, un oiseau tournoyant au-dessus, ses ailes captant la lumière.
Le silence dans la pierre
Cette ville n'est pas faite pour se précipiter. Elle exige de l'endurance, de la patience face à la chaleur et la capacité à lire les variations de beige. Ce soir, tandis que l'air se rafraîchit légèrement, je pense à la pierre comme à un poids et à une mémoire. Demain, il me faudra me déplacer différemment : plus lentement, plus légèrement et plus délibérément.
Notes de voyage
- Météo : Chaleur sèche, ciel bleu pâle, environ 32°C l'après-midi, légèrement rafraîchissant avec une légère brise en soirée.
- Parfums : Poussière, légère douceur de figues et pierre chauffée par le soleil.
- Sons : L'appel à la prière qui se chevauche, les voix des enfants résonnant à travers les ruines et les ailes d'un oiseau déchirant l'air immobile.
- Réflexion : Amman enseigne la lenteur : l’endurance face à la chaleur, la patience face à la lumière et l’attention aux détails subtils.