Cinquième voyage Jour 111 : Les enfants en mouettes
« Des enfants comme des mouettes » — Les voix chevauchent la brise marine, effleurant les vieilles pierres là où la ville s'incline vers l'eau.
Date : 27 août 2025
Localisation : Sidon, Liban
À Sidon , sur la côte libanaise , ancien port phénicien connu pour son château maritime et sa riche tradition savonnière, la journée s'est ouverte dans une douce brume. Les marchés se pressaient dans les ruelles étroites, la Méditerranée étant si proche qu'elle salinisait l'air et adoucissait chaque recoin.
Le son avant la vue
J'ai d'abord perçu la ville à travers les sons avant de la voir : des voix superposées sur le marché, un appel à la prière qui montait et s'éteignait, le rythme saccadé des pas sur la pierre. Je marchais lentement, savourant les odeurs qui m'entouraient : cumin, figues, cuir et savon. Ici, tout semble exigu. Des siècles d'histoire sont encombrés dans des rues étroites, et chaque tournant révèle un nouveau pan d'histoire.
Château de la mer : Pierre et marée
J'ai passé la majeure partie de l'après-midi au Château de la Mer. L'air était chargé de sel et de poussière, et les pierres avaient été usées jusqu'à devenir molles. J'étais assis, mon carnet de croquis sur les genoux, mais ma main reposait dessus plus qu'elle ne bougeait. Au lieu de dessiner, je regardais l'eau se presser contre les murs. Elle ne cessait de reculer, puis de se presser à nouveau. C'était un mélange de persévérance et d'abandon. La frontière entre la pierre et la mer n'est jamais stable. Elle est toujours floue. C'est comme si la ville elle-même penchait vers l'érosion sans jamais céder.
Les enfants comme des mouettes
Des enfants jouaient à proximité, leurs voix résonnant à travers les vagues. Parfois, on aurait dit des mouettes. D'autres fois, des échos traversant les murs. Je me laissais porter par la musique, sans chercher à la capturer complètement, mais simplement à l'apprécier. La lumière du soleil s'affaiblissait en fin d'après-midi, et la brume donnait au ciel une teinte dorée et terne. Les ombres sur la pierre s'allongeaient, lui donnant un aspect fracturé et presque liquide.
Choisir l'immobilité plutôt que l'esquisse
Je suis parti sans croquis, mais la journée m'a offert quelque chose de plus calme. Souvenez-vous qu'être attentif ne signifie pas toujours créer quelque chose, mais parfois simplement être suffisamment silencieux pour recevoir. Le Château de la Mer est pour moi plus une sensation qu'une image : l'eau heurtant la pierre, encore et encore, lentement, sans être tout à fait achevée.
Notes de voyage
- Météo : Ciel brumeux, 30°C ; humide avec une légère brise marine apportant du sel et une trace de poussière sur les pierres du port.
- Parfums : Cumin, figues mûres, cuir usé et la note propre et crémeuse du savon traditionnel de Sidon provenant des magasins.
- Sons : voix du marché superposées en contrepoint, appel à la prière, pas sur la pierre, vagues qui se pressent et se retirent, cris d'enfants qui se font entendre comme des mouettes dans l'écho.
- Réflexion : Le bord de la ville est une collaboration floue entre la pierre et la mer ; aujourd'hui demandé à écouter plus qu'à faire.
Continuer le voyage
Vous pourrez également apprécier la lecture des réflexions tranquilles d'hier le long de la côte , ou vous attarder sur un autre moment du Liban où l'eau et les murs entretiennent leur lente conversation.