Cinquième voyage Jour 126 : Cris d'enfants à distance
« Cris d'enfants au loin » — Des échos lumineux s'élèvent jusqu'aux vieux murs tandis que la lumière du plateau aiguise chaque bord.
Date : 11 septembre 2025
Localisation : Erzurum, Turquie
Du haut de la citadelle d' Erzurum , dans l'est de la Turquie , l'air semble porté par le plateau anatolien : sec, frais et d'une clarté saisissante. Les remparts fortifiés des siècles seldjoukides et ottomans offrent une vue imprenable sur les montagnes et la steppe, où la lumière révèle chaque relief et où une brise constante souffle le jour.
Escalader les murs de la citadelle
Cet après-midi, j'ai marché jusqu'à la citadelle et longé les remparts de la vieille ville. La montée n'était pas trop raide, mais je ressentais l'altitude à chaque pas. Je me sentais léger et libre, mais aussi un peu instable. La pierre sous mes pieds était inégale, comme si elle était là depuis des siècles. J'ai remarqué comment la couleur de la pierre changeait au gré du soleil : du noir au gris profond, puis au brun chaud.
Bords dans la lumière claire des montagnes
La ville s'étendait en contrebas, plate par endroits, vallonnée par ailleurs, entourée de montagnes. La lumière y est vive et claire, avec peu ou pas de brume. Elle clarifie les contours, mais elle donne aussi une impression de vulnérabilité, comme si chaque chose devait révéler sa forme exacte. Je suis resté un moment à contempler l'horizon, sentant le vent sur ma peau. J'entendais le bruit du vent, mais je n'entendais personne.
Les cris des enfants, la patience de Stone
Les bruits des enfants qui jouaient provenaient d'en bas, mais en haut, le silence était général. Le vide n'était pas pesant ; c'était plutôt une pause prolongée, me permettant d'observer les motifs du lichen s'accrochant à la pierre, ou les petites touffes d'herbe trouvant refuge dans les fissures. Ces petits détails attentifs me semblaient plus importants que la vue d'ensemble.
Des murs aux ruelles
Je suis parti lentement, longeant le mur jusqu'à ce qu'il descende vers les ruelles étroites. L'air se réchauffait et l'odeur de la viande grillée d'un étal voisin emplissait l'air. Le passage d'un espace ouvert à l'atmosphère exiguë d'une ruelle me semblait un changement de rythme : du large à l'étroit, du vent à la fumée.
Soirée : Ancré et perturbé
Ce soir, je me sens à la fois ancré et perturbé. La pierre et l'air pur m'ont donné cette impression d'ancrage. L'horizon me semblait vaste et ouvert. J'ai peur que cette clarté exige plus de moi que je ne peux en donner. Malgré tout, je suis reconnaissant pour la lumière qui a fait ressortir les lignes aujourd'hui.
Notes de voyage
- Météo : Ciel clair avec de fins nuages élevés ; frais et sec 16°C ; brise de montagne régulière qui accentue la lumière et rafraîchit la peau en altitude.
- Parfums : Viande grillée et fumée flottant près des ruelles ; poussière chaude et pierre ensoleillée le long des murs.
- Bruits : Vent pressant contre les oreilles ; faibles cris d'enfants venant d'en bas, vite atténués par la distance ; sinon un silence lumineux et porteur.
- Réflexion : La clarté peut sembler une exigence, mais elle offre aussi de la précision : lichen, fissures, horizons, chaque ligne demandant à être vue.
Continuer le voyage
Vous pourrez également profiter d'un autre moment de Turquie dans le quatrième jour du voyage, jour 157 : fragments de marché d'Istanbul - des textures bondées pour équilibrer l'air large d'aujourd'hui.