Cinquième voyage, jour 23 : Le son entre les pas

Date : 31 mai 2025
Lieu : Egilsstaðir, Islande
Cet après-midi, j'ai longé le bord de Lagarfljót. Le fleuve coulait doucement et puissamment – ni rapide ni lent, mais inarrêtable. La ville était peinte de couleurs douces : toits gris, murs pâles, et quelques éclats de couleur sur un volet ou un portail de jardin. De l'autre côté, l'herbe était courte et humide là où l'eau s'était récemment retirée, laissant des rubans de limon et des roseaux plats.
Il n'y avait pas grand monde – juste un couple promenant un chien, un homme déchargeant quelque chose d'une camionnette. Le silence était pur, non vide. Je suis resté sur le sentier, même sans plan précis. J'ai remarqué que les nuages ne changeaient pas beaucoup ici. Ils restaient immobiles, diffusant la lumière du soleil sur la rivière, qui ressemblait à du métal brossé.
À un moment donné, je me suis assis sur un petit banc en bois. Je ne me suis pas assis par fatigue. Je me suis assis pour me sentir plus calme. Le vent caressait l'eau et soulevait quelques cheveux – pas de problème, juste un petit plus. J'ai dessiné librement dans mon carnet, me concentrant sur l'idée générale plutôt que sur les détails. Je ne cherchais pas à immortaliser la vue. C'est juste le calme. Il faut être patient.
J'ai pensé à la façon dont la rivière ne change pas de cours. Elle les suit et les modifie lentement, sans les comprimer. C'est peut-être une force que je veux apprendre : persévérer sans se sentir pressé. Être doux mais ferme dans ses intentions.
La journée s’est déroulée ainsi : rien de spécial, mais les choses sont devenues un peu plus claires.
Je dormirai bien ce soir.