Cinquième voyage Jour 27 : Silence partagé avec un oiseau

Date : 4 juin 2025
Localisation : Klaksvík, Îles Féroé
J'ai passé l'après-midi à suivre la pente qui s'élève derrière Klaksvík. Je ne l'ai pas escaladée, mais je l'ai suivie de côté, comme une ligne tracée doucement sur la page. Le temps ne s'est jamais éclairci. La brume, basse dans l'air, effleurait les toits et rendait l'ensemble un peu plus mystérieux. C'était comme une bouffée d'air frais après les couleurs vives et les ombres intenses de la scène précédente. Le paysage était baigné de gris doux, et le seul bruit était celui d'une brise douce et régulière.
Christianskirkjan est apparue dans ce champ pâle comme un souvenir. Elle est faite de basalte et de bois, et son toit ressemble à un bateau renversé. Je suis resté assis sur un banc dehors un long moment, un crayon à la main, mais je n'ai pas dessiné pendant au moins vingt minutes. Je l'ai juste observée. La façon dont les lignes verticales de l'église rencontraient les plis horizontaux de la montagne. Rien ici ne se détache. C'est un lieu qui invite à parler plus bas.
Une mouette se tenait immobile sur un poteau de clôture devant moi. J'ai repensé à mon œuvre de Höfn. Mais cet oiseau n'était pas seulement un symbole de calme ; c'était un symbole de patience. D'observation. Nous faisions tous les deux la même chose.
Plus tard, je suis revenu lentement. La brume s'était épaissie. À un moment, je me suis retourné et l'église avait disparu derrière le nuage. Une disparition totale. Mais je n'avais pas l'impression d'être perdu. C'est juste un changement dans ma façon de voir les choses – un rappel qu'être là et ne pas être là sont souvent faits de la même matière.
Je n'ai parlé à personne aujourd'hui. Je ne me sentais pas seule non plus. Mes pensées étaient douces et sereines, comme le temps. Cette ville tranquille a un certain équilibre.
Demain, je peindrai.