Cinquième voyage, jour 42 : Vapeur contre gris

Date : 19 juin 2025
Lieu : Tallinn, Estonie
Je suis arrivé à Tallinn tard ce matin. La ville m'a accueilli dans un silence absolu. L'éclairage était faible, les pavés humides et une légère odeur marine flottait dans l'air. En quittant la gare, j'ai remarqué que les vieux murs de pierre semblaient retenir l'air différemment, comme pour intensifier le silence.
Après avoir déposé mes bagages à la maison d'hôtes, je n'ai pas marché bien loin. Mes jambes étaient lourdes à cause du voyage, alors j'ai avancé lentement. Ici, les rues sont sinueuses et sinueuses, comme on pourrait s'y attendre. La vieille ville paraît à la fois intacte et légèrement adoucie par le temps – non pas figée, mais stable. La pluie avait laissé des flaques d'eau sur les pierres, et chaque flaque dévoilait différentes nuances de bleu vues du ciel.
J'ai trouvé un petit café dans une cour entre des ruelles étroites. Les chaises étaient un peu humides, mais le personnel m'en a essuyé une sans difficulté. J'ai commandé du thé au cassis. Je sentais la chaleur de la tasse dans mes mains contre l'air froid. La vapeur montait et captait la lumière grise avant de disparaître. Les autres clients autour de moi parlaient doucement, et je les entendais à peine à cause du bruit de la ville.
Ce dont je me souviens le plus, c'est le son lointain des cloches d'une des tours. Les notes n'étaient pas fortes, mais elles emplissaient l'air comme un souffle lent et régulier. J'ai vu un petit oiseau se poser au bord de ma table. Ses plumes étaient légèrement gonflées par l'humidité.
Je n'ai pas dessiné aujourd'hui. Cela ne me semblait pas important. Je n'avais pas besoin d'utiliser mes yeux. Les textures, les couleurs et le rythme de ce lieu s'immiscent déjà dans mes pensées.
Ce soir, il pleut encore. Le bruit des gouttes qui frappent la fenêtre est régulier et constant. Je me sens calme et détendue ici, comme si la ville me laissait être moi-même.