Cinquième voyage Jour 47 : Souffle de la cour

Date : 24 juin 2025
Lieu : Vilnius, Lituanie
La première fois que j'ai pris mon souffle à Vilnius, j'ai ressenti quelque chose de différent. C'était plus calme, mais pas comme on pourrait le croire. La ville ne progresse pas ; elle se concentre sur elle-même. J'ai passé une bonne partie de l'après-midi à arpenter les cours de la vieille ville. Elles se dévoilent lentement, cachées derrière des ruelles étroites, et leurs entrées sont faciles à manquer, à moins de les chercher.
Chaque cour dégageait une atmosphère paisible. Certaines comportaient des arches basses couvertes de lierre, tandis que d'autres s'ouvraient sur de petites places où des allées de pierre serpentaient doucement autour de touffes d'herbe ou de fleurs en pots. Les murs, pour la plupart d'un ton crème ou jaune pâle, présentaient des signes d'usure. Par endroits, de légères traces de vieille peinture ou de briques apparentes étaient visibles là où l'enduit s'était aminci.
La lumière est restée la même tout l'après-midi : chaude mais douce, créant des ombres aux contours flous dans les coins. J'ai remarqué que certaines fenêtres étaient dotées de rideaux de dentelle tirés à moitié, filtrant le soleil en délicats motifs au sol. Quelques moineaux évoluaient entre les toits. Leurs cris brefs et aigus rompaient le silence.
Il y a ici une sorte de souffle qui s'écoule lentement, comme si la ville elle-même n'expirait qu'en cas de besoin. Les pièces semblent sûres, sans être enfermées. Je me sentais bouger au même rythme – marchant lentement, me laissant guider par les sentiers étroits qui se rejoignaient.
Ce soir, l'air sera encore chaud, mais la brise sera un peu plus fraîche. J'entends par ma fenêtre ouverte le doux bruit des pas sur la pierre et le bruit des couverts d'un café voisin. La ville est calme. Je me sens à l'aise, comme dans un lieu conçu pour une écoute différente.