Cinquième voyage, jour 49 : Le silence n'a rien demandé

Date : 26 juin 2025
Lieu : Klaipėda, Lituanie
J'ai pris le ferry pour traverser la lagune jusqu'à Smiltynė peu après midi. Le trajet était court, mais j'avais l'impression d'avoir voyagé. Le trajet était court et le vent était régulier. La mer n'était pas forte, mais elle semblait solide et présente. Les mouettes volaient bas. Leurs ombres se déplaçaient lentement sur l'eau.
D'un autre côté, la forêt commençait sans aucune introduction. Pas d'entrée majestueuse ; juste des troncs de pins régulièrement espacés et le bruit sourd du sable sous mes pieds. J'ai suivi un sentier étroit où l'air sentait la résine et où le doux bruit des aiguilles de pin se déplaçait emplissait l'air. À un moment, je me suis arrêté et je suis resté là, à écouter. Il n'y avait pas de destination, ce qui donnait l'impression que l'espace était plus grand, non seulement physiquement, mais aussi par la façon dont il captait l'attention.
Je n'ai pas fait de croquis, même si j'avais du papier avec moi. Il me semblait plus honnête de simplement m'imprégner de l'instant. Parfois, j'ai peur de le rendre moins excitant en essayant de capturer un moment. Mais ce n'est pas parce que je n'ai rien fait que ça a disparu.
La lumière ne perçait jamais complètement les nuages. Tout restait doux : des tons argentés et verts, avec ce sable pâle agissant comme une toile tamisée en dessous. J'ai aperçu de faibles traces d'animaux près du bord des dunes. Pas de drame, juste des traces.
Je suis rentré avec un peu de froid, mais j'allais bien. Le ferry est revenu sans bruit. La ville m'a accueilli avec le bruit des tasses qui s'entrechoquaient et celui des vélos roulant lentement sur la chaussée mouillée. Je n'ai parlé à personne aujourd'hui, et j'en étais content.
Ce dont je me souviens le plus, c'est le silence de la forêt. J'avais l'impression que ce silence m'avait permis d'arriver sans explication.