Cinquième voyage, jour 5 : La Terre sous nos doigts

Date : 13 mai 2025
Lieu : Kelowna, Canada
Aujourd'hui, j'ai fait une petite promenade dans les vignobles, juste à l'extérieur de Kelowna. Rien ne pressait, car la terre semblait prendre son temps. Les vignes étaient disposées en rangées nettes, créant de longues et élégantes lignes qui suivaient les douces courbes des collines. La plupart des arbres étaient nus, seuls les premiers bourgeons vert tendre commençant à émerger du bois sombre. Ils semblaient délicats, mais aussi déterminés.
Le sol était sec et chaud sous mes pieds. De temps à autre, je m'arrêtais, m'accroupissais et caressais du doigt les textures irrégulières : poussière brûlée par le soleil, cailloux pointus, jeunes feuilles tendres. L'air était différent de celui de la côte : léger, sec et ouvert. J'avais cette étrange impression que l'horizon s'éloignait, que la terre poussait tranquillement sans que j'y prête attention.
Je n'ai fait que quelques croquis, quelques lignes rapides dans mon carnet : courbes, motifs, jeux de lumière et de distance. Plus que tout, je voulais m'imprégner de la beauté tranquille du paysage après des jours de mer et de brouillard imprévisibles. Il y avait quelque chose de vraiment apaisant dans la montée régulière des vignes, même si elles ne savaient pas vraiment où elles grimpaient.
Le silence était doux, mais pas vide. J'entendais les abeilles se déplacer lentement de fleur en fleur. De temps à autre, un faible chant d'oiseau résonnait en haut de la colline. J'étais heureux de me laisser porter par le courant pendant quelques heures, sans exigences, sans urgence.
Maintenant, assis près de la fenêtre de ma petite chambre louée, regardant le ciel s'assombrir au-dessus du lac, je sens l'odeur de ma veste : terre, herbe, une légère odeur de résine. Je pense que je m'en souviendrai plus que de n'importe quel croquis. Parfois, le dessin naît en marchant.