Cinquième voyage Jour 59 : La traînée du ballon

Date : 6 juillet 2025
Lieu : Sibiu, Roumanie
La journée a commencé doucement – je n'avais pas l'impression de devoir me presser. Je suis arrivé juste avant midi, et l'atmosphère à Sibiu était calme et paisible. Les bâtiments sont sobres : façades aux couleurs pastel, toits de tuiles rouges, angles légèrement irréguliers, comme si la ville s'était développée progressivement au fil des siècles et ne se souciait pas trop d'être légèrement décentrée. J'ai quitté la gare sans destination précise, me laissant guider par les bâtiments et les structures qui jalonnent mon chemin.
Je me suis retrouvé dans un café paisible, niché derrière une rangée de maisons de ville. Le ventilateur au-dessus de moi tournait lentement, brassant l'air chaud. Mon verre de limonade fraîche à la fleur de sureau s'accumulait sur les bords, et je regardais le motif se développer sans l'essuyer. Des enfants passaient avec des ballons. Un homme lisait un journal plié, tournant les pages lentement et prudemment. On entendait le bruit d'ustensiles qui s'entrechoquaient et un aboiement de chien au loin.
Je n'ai pris aucune note. J'ai juste écrit. J'ai quatre pages de pensées qui partent dans tous les sens. Elles incluent des choses que j'ai remarquées, une ligne sur la façon dont les toits s'inclinent ici, et une note sur la façon dont la lumière adoucit la tension dans mes épaules. J'ai écrit qu'aujourd'hui, je me sentais plus quelqu'un qui écoute que quelqu'un qui parle. Ce n'est pas solitaire, mais c'est calme. Cet endroit n'exige aucune réaction. Il offre juste un endroit où regarder, et peut-être s'attarder un peu.
C'est une arrivée qui se fait intérieurement. Elle n'est marquée ni par des repères ni par des listes de contrôle, mais par un changement de rythme. Je me souviendrai toujours de Sibiu comme d'une ville qui m'a accueillie non seulement physiquement, mais aussi émotionnellement. Je n'en ai pas encore fini. C'est faux.