Cinquième voyage, jour 67 : La balançoire sans poids

Date : 14 juillet 2025
Localisation : Vanadzor, Arménie
J'ai passé l'après-midi à la gare de Vanadzor, non pas pour aller quelque part, mais simplement pour être là. C'est un bâtiment silencieux, en pierre claire, avec de longues ombres projetées par des poutres rouillées et des lignes de mousse au pied des murs. Il n'y avait pas grand monde. Il y avait quelques hommes âgés assis sur des bancs, deux femmes vendant des fruits dans de petites cagettes, et un enfant qui tournait autour d'un pilier en silence. La gare était presque vide, mais pas complètement. On avait l'impression d'une pause plutôt que d'une fin.
Debout au bord du quai, je regardais passer un train de marchandises. Il était lent, bruyant et indifférent. Les vitres tremblaient légèrement, même si la locomotive était loin. Après son passage, le silence était tel qu'on l'entendait. Le vent soufflait à travers les grillages, me frôlant les oreilles comme une question sans réponse.
Je n'ai pris aucune note. Je n'ai pris aucune note. J'ai juste regardé et laissé l'endroit m'envahir.
Plus tard, je suis retourné dans le jardin près de la gare. Une vieille balançoire faisait du bruit derrière moi, mais il n'y avait personne. Je me suis assis sur un muret de pierre et j'ai tracé le contour d'une empreinte de pas dans la poussière.
Vanadzor semble être dans une sorte de limbes : non pas bloqué, mais aussi bloqué. Même les chiens semblent marcher plus lentement ici. Tout le monde semble d'accord : les choses bougeront quand elles seront prêtes, et non pas un instant avant.
Je pense que la leçon d'aujourd'hui portait sur le calme, non pas comme un moyen d'éviter les choses ou de se retirer, mais comme une façon d'être. Une structure. Une forme stable. Parfois, c'est tout ce qu'un lieu exige de vous : être suffisamment calme pour l'accueillir.
Demain, j'essaierai de peindre à partir de ça.